Identités / proximités / différences à AWARE

IDENTITÉS / PROXIMITÉS / DIFFÉRENCES
Performance
Présentée par des étudiant·es de l’ENSAPC du cours de Claudia Triozzi

Vendredi 23 mai 2025, à 17h
À la Villa Vassilieff
21, avenue du Maine
75015 Paris
Entrée libre
Performances suivies d’un cocktail

 

Ces derniers mois, des étudiant·es de l’ENSAPC, dans le cadre du cours Identités / proximités / différences de Claudia Triozzi, ont investi les espaces de la Villa Vassilieff. Iels y ont expérimenté des pratiques performatives collectives et individuelles, à partir des travaux d’artistes femmes et non-binaires présent·es dans le centre de documentation d’AWARE. (Ré)investir des archives, chercher à les retravailler, les faire sien·nes ou les réactualiser… autant de questionnements les ont porté·es et ont permis à des formes performées d’émerger. Iels vous proposent de les découvrir le 23 mai.

Ensemble, on s’entasse. On contacte. On se traverse (Yvonne Rainer, Part of Some Sextets, 1965). On s’écrit dessus. On dessine sur soi. Ça fait couler de l’encre (Yvonne Rainer, Kristina Talking Pictures, 1976). Dans la bibliothèque qui se transforme alors en espace de recueillement. Prenons le temps. Nous. Vivantes d’écouter les mortes et leurs écrits de femmes. Par les femmes. Pour le monde. On devient Good Dog. Good Dog aurait aimé être gros molosse. Celui pour qui on écrit « Attention Chien Méchant ». Mais c’est raté. Zut. On fait du découpage. Collage de pièces. From Holly Hughes, Lady Dick: « Some walk like their moms. Some walk like their dads. It’s never too late to switch. Acting out, 1985. C’est en dansant sans cesse qu’elle devient colombe. Et c’est en sifflant au jour qu’elle m’apprend à être le merle. Au creux des mains sont nées de grosses gouttes que l’on se doit à présent de protéger. (Antje Majewski, Teenage Pantomime, 2002). On drague. We’re cruising (Adrian Piper, Cruising white Women, 1975). Elle sème son catwalk. La marche qui ne va nulle part. Tantôt langoureuse. Tantôt expéditive. La marche qui comble le vide. Décore l’habit. (unbothered). Déménager parfois. Cette fois-ci c’est la bonne. Mes jambes ne savent plus courir. Mes dents ne veulent plus manger. L’état de l’Homme ne se suffit plus. Il faut souffrir pour voler. (Rebecca Horn, Feather Fingers, 1972). Mes pieds sautent dans une flaque qui n’existe pas. Mes mains se joignent comme un bol pour y accueillir l’eau de la rivière dansante. Mon corps s’articule au rythme des sons qui prennent vie sur ma peau (Vivian Springford). Sur une bouche. Bloquée. À l’arrêt. Attendant l’écart des lèvres et. Que la langue danse contre les dents. Pouvoir dire que. Pouvoir parvenir à bout de. Qu’est-ce que ma bouche ne dit pas et qui ferait surgir ? (Theresa Hak Kyung Cha, Mouth to Mouth, 1975). On s’imite. On se travestie (Cindy Sherman, Investing A-E). Un corps modifié (Hila Lulu LIn). Hrach qui signifie matière rugueuse/sèche en derija. Plus communément désigné pour qualifier négativement les cheveux texturés. Un collant comme seconde peau. (Myriam Mihindou, La robe envolée, 2008). On se rallie. Avec un trait de khôl. Un gant de cuir noir. Et une brosse à cheveux. À la recherche d’une terre manquante. Usar los recuerdos como abono. Plantarte. Apropriarte. Florecer como Ana Mendieta. Allumer, éteindre, gestes de labeur. Le corps devient source de création. Outil de consommation. Suis-je une artiste ou un étranger qui vit du travail physique répété ? (Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 1975). On se fabrique un corps. Des corps. Entre maladie et sexualité. Des sensations d’une intensité semblable. Des affects. Habiter son corps et être habité·e par ellui en retour. En être prisonnier·e, chercher à s’en extraire et, dans un même geste, jouir d’en avoir un, d’en être un·e. Alors, comment se faire un corps ? Comment s’en bricoler un ?