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Ângela Ferreira, structures et gestes — Indépendance Cha Cha & #Bucketsystem MustFall

Exposition du 4 juillet au 25 septembre 2021 aux centres d'art de l'Abbaye de Maubuisson et Ygrec-ENSAPC

Abbaye de Maubuisson
site d’art contemporain du Conseil départemental du Val d’Oise
avenue Richard de Tour
95310 Saint-Ouen l’Aumône
01 34 33 85 00

Ouverture tous les jours sauf le mardi de 13 h à 18h15
Mercredi 9h30 - 11h45 et 13h - 18h15


Ygrec
29 rue Henri Barbusse
93300 Aubervilliers
06 28 79 04 82

Ouverture du mercredi au samedi de 13h à 19h



Ângela Ferreira, structures et gestes — Indépendance Cha Cha & #BucketsystemMustFall

 

Exposition du 04 juillet 2021 au 25 septembre 2021


#BucketsystemMustFall
– Centre d’art Ygrec-ENSAPC, Aubervilliers (93)
Vernissage le samedi 03 juillet de 14h30 à 19h
Ouverture du mercredi au samedi de 13h à 19h


Indépendance Cha Cha
– Centre d’art de l’Abbaye de Maubuisson, Saint Ouen-L’Aumône (95)
Vernissage le dimanche 04 juillet de 14h30 à 18h15
Réservation au 01.34.33.85.00
Ouverture tous les jours sauf le mardi de 13 h à 18h15
Mercredi 9h30 – 11h45 et 13h – 18h15

Du 4 juillet au 25 septembre 2021, l’exposition Ângela Ferreira, structures et gestes — Indépendance Cha Cha & #BucketsystemMustFall se déploie sur deux sites : le centre d’art de l’Abbaye de Maubuisson, situé à Saint Ouen-L’Aumône (95) et Ygrec-ENSAPC, centre d’art de l’Ecole nationale supérieure d’arts Paris-Cergy situé à Aubervilliers (93). L’artiste y propose deux dispositifs distincts en relation avec les deux contextes spécifiques : d’une part l’architecture patrimoniale du parc de l’abbaye, de l’autre la densité urbaine et l’histoire migratoire d’Aubervilliers.

Au centre d’art de l’abbaye de Maubuisson, Ângela Ferreira présente dans la grange du parc Indépendance Cha Cha, une installation composée notamment d’une sculpture en bois d’envergure. Inspirée par sa participation à la biennale de Lubumbashi (République Démocratique du Congo) en 2013, la sculpture emprunte sa forme moderniste à celle de la façade d’une station service située dans le centre de Lubumbashi réalisée par l’architecte belge Claude Strebelle à la fin des années 50. Cette sculpture sert de support à la projection de deux vidéos. La première documente une performance organisée par l’artiste lors de la biennale de Lubumbashi, dans laquelle deux chanteurs entonnent la chanson « Je vais entrer dans la mine ». Dans la seconde, qui donne son titre à l’œuvre, le groupe musical de l’Hôtel du Parc de Lubumbashi interprète « Indépendance Cha Cha », un hymne emblématique du mouvement d’indépendance francophone africain. En interaction avec la sculpture, est présentée une série de collages qui incluent des photographies et différents documents relatifs aux événements présentés dans les vidéos.

À Ygrec-ENSAPC, Ângela Ferreira propose une nouvelle installation spécialement conçue pour le centre d’art. Intitulée #BucketsystemMustFall, elle fait référence au mouvement de protestation étudiant sud-africain #RhodesMustFall, dirigé au départ contre la statue commémorative de Cecil John Rhodes (colonialiste britannique, 1853-1902), symbole de la persistance d’un racisme institutionnel au sein de l’université de Cape Town. Le 9 mars 2015, afin d’appeler à son retrait, l’activiste Chumani Maxwele se saisit d’un seau d’excréments et le déverse sur la statue. Très médiatisé, ce geste aboutit au déboulonnement de la statue et amorce une forte mobilisation à travers toute l’Afrique du Sud prônant la décolonisation de l’éducation et des universités. En rapprochant les images de la statue déchue de toilettes précaires, Ângela Ferreira articule les idées de déboulonnement, d’activisme politique avec la symbolique du « bucket system toilet », révélateur flagrant d’inégalités sociales et de ségrégation. Enfin, « de manière implicite, l’installation met en évidence la question et la signification de l’utilisation des matières fécales humaines comme outil de déclaration politique. Une image qui semble être devenue centrale dans les problèmes urbains sud-africains. »

Des façades aux monuments, la double-exposition d’ Ângela Ferreira témoigne de son intérêt pour l’architecture et du travail d’enquête que l’artiste mène pour rendre visible les agendas politiques et idéologies que les constructions – sous toutes leurs formes – véhiculent. Conjuguant recherche et expérimentation plastique, ses dispositifs – qu’ils soient sculpturaux, vidéos, photographiques – explorent les survivances et les fantômes du colonialisme et du post-colonialisme au sein de la société contemporaine. Ils contribuent à mettre au jour des mémoires et récits non-officiels et les mécanismes insidieux d’oppression, tout en problématisant les utopies révolutionnaires de la période euphorique entourant les mouvements d’indépendance africains et de la construction nationale.

Afin de partager les interrogations artistiques et sociales inhérentes à l’œuvre d’ Ângela Ferreira au-delà des deux sites d’exposition, une série de rencontres et un séminaire sont organisés avec le Théâtre de La Commune d’Aubervilliers à l’automne 2021, invitant des étudiants, chercheurs et acteurs associatifs.

Commissaires d’exposition : Corinne Diserens, Marie Menèstrier et Guillaume Breton.

Cette exposition est présentée dans le cadre et avec le soutien de l’Été culturel en Île-de-France. Elle a reçu le parrainage et le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France, et le soutien du Centre culturel portugais à Paris.

 


Ângela Ferreira

Originaire du Mozambique, où elle est née en 1958, Ângela Ferreira a grandi en Afrique du sud où elle a obtenu son MFA à la Michaelis School of Fine Art de l’université de Cape Town. Elle vit et travaille au Portugal et enseigne à l’université de Lisbonne où elle a obtenu son doctorat en 2016.

Son travail a été présenté au Portugal, en Afrique et internationalement lors d’expositions personnelles parmi lesquelles : A Spontaneous Tour of Some Monuments of African Architecture, Hangar, Lisbonne (2021) ; Talk Tower for Forough Farrokhzad, Tensta Konsthall, Stockholm (2021) ; 1 Million Roses for Angela Davis , Staatliche Kunstsammlungen, Dresde (2020) ; Dalaba: Sol d’Exil, Fidelidade Arte, Lisbonne (2019) ; Pan African Unity Mural, MAAT – Museu Arte Arquitetura Tecnologia, Lisbonne, (2018) ; Boca, Centre Régional de la Photographie, Douchy-les-Mines (2016) ; Wattle and Daub, Old School, Lisbonne (2016) ; Hollows Tunnels, Cavities and more…, Filomena Soares Gallery, Lisbonne (2015) ; A Tendency to Forget, Museu Berardo, Lisbonne (2015) ; Messy Colonialism, Wild Decolonization, Zona MACO SUR, Mexico (2015) ; Revolutionary Traces, Stroom, La Haye (2014) ; SAAL Brigades, Museu de Serralves, Oporto (2014) ; Independance Cha Cha, Galeria do Parque, Vila Nova da Barquinha (2014) ; Political Cameras (from Mozambique series), Stills, Edimbourg (2012) ; For Mozambique, Michael Stevenson Gallery, Cape Town (2008) ; Hard Rain Show, Berardo Museum, Centro Cultural de Belém, Lisbonne et La Criée, Rennes (2008)…

Elle a participé à de nombreuses expositions collectives ainsi qu’à plusieurs biennales internationales dont la 3ème édition de la Biennale de Lubumbashi (2013), la 28ème Biennale de São Paulo (2008) et la 52ème Biennale de Venise (2007).