Etudier à l'ENSAPC

AN AWARENESS OF AWARENESS 

Monica Narula
En partenariat avec Raqs Media Collective, Delhi.

The course is a forum to share and think with the students, as contemporary artists in-becoming, the challenges of cultivating a form of artistic practice that is alert to one’s immediate and extended world, and is configured by personal journeys and investigations. We are all participant, instigator, and witness in the ferment of the world. The last two years of a global pandemic, and the growing concerns around climate change have brought home the intersection of the body at an intimate level and unpredictable churning at a planetary level. Can artists act as sensors and diviners from within associated living? Can they sense subterranean movements – the subtle shifts shaping the contours of the present? The nature of artistic practice – with its attendant modes of daily rhythms, rituals, routines and detours – needs to take into actuality the blurring and re-drawing of the perimeter of the self, as well as the boundaries of the understood world. It needs to acknowledge the porous and fragile membranes through which we connect, even as it needs to dis- and re-connect the plural dimensions of self, home, world, and the planet. This awareness is tested in the most concrete measure when transitioning from one sense – one sensory screen – to another. The connected histories that we share are also an unknowable coalition of connected nervous systems. The course, briefly, expresses the question: what does re-apprehending the world today entail?

CAMPING

Claudia Triozzi 
En partenariat avec le Centre national de la danse. 

Camping, Plateforme chorégraphique internationale, a été conçue comme un temps unique de rassemblement : artistique, chorégraphique et humain. Offrir aux artistes et spectateur-rice-s les meilleures conditions possibles, à la hauteur des ambitions que Camping a su se donner au cours des cinq éditions précédentes. Les étudiant-e-s s’inscrivent dans l’ensemble des propositions de workshops et au sein des manifestations publiques de Camping.

CONFRONTATION AUX ŒUVRES

Eric Dalbis
Avec Stéphanie Katz, critique d’art.
En partenariat avec le Musée du Louvre et le Musée du Petit Palais.

Se confronter à la présence physique d’œuvres choisies dans les collections essentiellement pour les périodes des XIIIe au XVIIIe siècles… les questionner, les analyser, mais aussi interroger sa propre pratique artistique dans ses intentions et ses gestes, tout en se référant à une mémoire, des filiations, à une culture de la peinture. Étudier et comprendre les règles propres à une œuvre… En analyser les enjeux esthétiques, les moyens, le contexte de leur création et de leur destination ; en éprouver leur présence et leur rayonnement …

CRÉATION & ÉCOLOGIE

Boris Achour, Corinne Le Neün, Laure Limongi
En collaboration avec le centre de documentation de l’ENSAPC.
En partenariat avec l’école des vivants et le Prix du roman d’écologie.

Comment la préoccupation écologique informe-t-elle la création ? Quels en sont les impacts sur les formes, les enjeux, au-delà des thèmes ? Cet ARC mêlera recherche et création, en proposant une approche en deux saisons : la première saison sera axée sur le travail de la problématique et l’expérimentation plastique et littéraire. Ainsi, après plusieurs séances d’introduction, un workshop de création littéraire de cinq jours aura lieu à l’école des vivants, lieu créé par Alain Damasio. Alain Damasio proposera une master class initiale. Le workshop sera ensuite encadré par les enseignant-e-s en charge de l’ARC. Une restitution des textes ou performances produits pendant le workshop sera organisée à l’école avant la fin du premier semestre. La seconde saison aura lieu au second semestre en partenariat avec le Prix du roman d’écologie, à l’école, certains lundis matin mais aussi ailleurs : à la revue Esprit ou à la Fabrique écologique – à Paris – qui accueillent les délibérations du jury, ainsi qu’à la BNF, partenaire du prix qui en organise la remise ainsi qu’une programmation de conférences initiées par Lucile Schmidt, cofondatrice du prix, accueillant écrivain-e-s, chercheurs et chercheuses, philosophes…

GÉNIE(S) DU LIEU

Charlotte Charbonnel

Génie(s) du lieu interroge la notion d’esprit du lieu et de son énergie, à travers plusieurs prismes. À partir d’articles et de recherches issus des « sciences » au sens large ou encore de pratiques artisanales proposées, vous serez invité.e.s à expérimenter et à développer plusieurs protocoles liés à un espace naturel ou non dont l’enjeu est d’inventer une nouvelle pratique, de nouveaux gestes et outils. Par exemple, imaginer comment une proposition peut se tisser à la géologie, à l’histoire, à la bioacoustique, au vivant qui fabrique et habite un lieu. Sonder son environnement, créer sur et avec un territoire par la pratique de l’installation, du volume, du son, dans leurs champs d’applications traditionnels et prospectifs pour y développer une expérience physique. La proposition de cet atelier cherchera à rendre visible ces protocoles et formes, à élaborer sa méthode de travail, à s’inscrire dans une recherche en identifiant ses besoins et en rentrant en contact avec d’autres savoirs et pratiques. L’évolution du projet pourra amener à une collaboration extérieure avec des spécialistes.

KOLEKTIVA

Boris Achour, Carole Boulbès, Charlotte Charbonnel, Corinne Le Neun, Judith Perron 
En partenariat avec la documenta 15, l’école de la Terre et l’association Feu, MUCEM Marseille. 

Les groupes, les mouvements, les approches collectives ont toujours existé. Toutefois, dans le champ de l’art comme ailleurs, après une inquiétante éclipse de ces pratiques –  liée à une moindre visibilité ou un éventuel désintérêt des formes de création, de recherche et d’organisation centrées non sur l’individualité mais sur le collectif – celles-ci font aujourd’hui leur retour, générant des énergies et des possibilités nouvelles.  Nous souhaitons étudier, explorer et pratiquer ces notions de création collective avec ce qu’elles contiennent d’alternatives, de promesses, de potentiels, mais aussi, peut-être, de limites voire d’impasses.

L’AUTRE MOITIÉ DU PAYSAGE (LMDP)

Claire Roudenko-Bertin
En collaboration avec Gallien Déjean 

Lmdp pour ce semestre joue tout doux son va-tout et décline directement son absence intrinsèque et fonctionnelle de projet. L’enseignement de l’art ayant toujours été une impossibilité intéressante à gérer, ce groupe en déliquescence structurelle volontaire disparaît décisivement dans ses œuvres. Non-projet exacerbé s’il en est par la guerre en Ukraine et la brutalité qui s’exerce dans le monde y compris symboliquement dans le monde de l’art, il s’agit juste de tenter de considérer la nécessité de l’art en même temps que de cesser d’y croire. Toute continuité étant anéantie par ces évènements dévastateurs, la moindre des choses est de n’avoir aucune suite dans les idées et aucune idée si possible. Dans ces conditions et face à tant de responsabilités, il a été très difficile d’établir un quelconque programme même en faisant semblant. Il ne restait en désespoir de cause pour le groupe Lmdp plus qu’à faire œuvre, c’est à dire ne plus avoir de distance, passer à côté, errer, assumer qu’il n’y ait ni entrée ni sortie, que ce groupe au passage n’existe pas, qu’il n’y a rien à changer sauf le regard et que le regard est action et changement. En 2012 Lmdp propulsait « La Grande Conférence n’a pas de forme ». Il s’agissait de se donner des cours, des cadeaux pendant 12 heures de rang dans l’amphi de l’école, sans aucune hiérarchie ni objectif ni tranquillité ni tension, la logistique étant une poétique elle-même. Depuis c’est la rengaine permanente pour redessiner ce pourtour de temps et de rythmes créé par des temps et des rythmes paradoxaux qui avaient permis de ressortir avisé-e-s pour avoir lessivé pas mal de fonctionnements, mais sauvé-e-s de n’avoir trouvé aucune solution, ni compris quoi que ce soit, ni accordé d’importance à l’art. Il est temps de livrer à nouveau ce contour flou, aussi aride que nourricier, d’un quelque chose qu’on ne connait pas et qui pourtant nous fait nous causer et nous croiser : personne ne sait comment le décrire mais quand tu essaies d’en parler je sais exactement de quoi tu parles. Voilà non décrite ici cette nouvelle Grande Conférence dont le nom sera livré, dont la date sera décidée, dont l’évènement sera lancé et dont les affres seront dénouées lors d’une suite glissante de conciliabules, concertations et conspirations en octobre, novembre et décembre.

L’IMAGE PHOTOGRAPHIQUE

Renaud Auguste-Dormeuil
En collaboration avec l’atelier photographie
Avec la participation de Béatrice Cussol, Smith, Thierry Fontaine, Virginie Barré. 

En se confrontant avec des personnalités du milieu de la photographie, l’objectif pour les étudiant.e.s est d’approfondir leurs recherches personnelles sur le volet de la production photographique, de développer leur originalité et leur autonomie en regard d’un corpus visuel existant.

LIEUX/PASSERELLES

Alejandra Riera
En collaboration avec l’atelier métal.
En partenariat avec l’atelier céramique Clay.
Avec la participation de Anne Dressen, Joana Masó, Natsuko Uchino (sous réserve).

La théorie et la pratique (le « comment faire ») vont ensemble. Elles ont été séparées pourtant.  « Elle », la « théorie » est un mot dont nous oublions qu’il veut dire aussi « contemplation, spéculation, regards sur les choses », qui concerne le « voir », le « regarder ». Dans son étymologie « la pratique » serait le « propre à agir, l’efficace, l’ingénieux », on dit aussi « vie pratique par opposition à vie contemplative ». Cela concerne aussi l’exercice d’un métier. Comment joindre théorie et pratique dans l’œuvre que l’on produit en repensant mieux les relations entre les deux ? Cette année, l’ARC propose des ateliers du FAIRE. Des moments où PENSER et faire émerger des agencements entre ce que nous faisons – des pièces, des gestes, des films, des tissages, autres – , et ce à quoi ces pièces et gestes plastiques précis renvoient. Comment articuler parole et écrit à ce que nous produisons dans notre moment historique ? Il s’agira de savoir-faire locaux. Des artistes mais aussi d’œuvres anonymes, des œuvres fonctionnelles aussi. Et surement des liens compliqués entre l’art, le design et les pouvoirs. Ainsi que des chemins singuliers dans cette histoire. Bien des artistes se considèrent des artisans.

LISIÈRES – ORILLAS

Laure Limongi
En collaboration avec Jérôme Combier 
En partenariat avec l’UNA (Buenos Aires), la Universidad de la Plata, Nouveaux Espaces Latinos (association).

On propose de s’intéresser, de façon créative et réflexive, à la notion de rivage, de frontière, d’étranger, d’étrangeté, d’identité feuilletée, de polyglottisme, d’interstice, d’altérité… de lisière entre la terre et la mer, bien sûr, mais aussi dans toutes ses acceptions métaphoriques, ses errances analogiques, chacun-e étant libre d’interpréter cette notion à sa guise. Le point de départ de cet ARC : le projet INNOVART D’une ville l’autre, Fictions sonores Paris/Buenos Aires finalisé en 2022, dont il serait une sorte de suite, poursuivant notre collaboration fructueuse avec l’Argentine, d’où la présence importante d’œuvres d’Amérique latine dans le corpus, et l’intervention d’enseignant-e-s de l’UNA au programme.

MONUMENT ?

Eric Maillet
Avec la participation de Laetitia Chauvin, Christian Giordano.
En partenariat avec le Transilien SNCF, la Ville de Conflans-Sainte-Honorine. 

Le principe de commande, qui a longtemps régi l’économie de l’art, existe encore, et particulièrement en France sous la forme de la commande publique. Mise en présence de la population avec l’art, il recouvre des enjeux citoyens et est l’expression de la constitution d’une communauté grâce à l’art. Pour les artistes, des procédures et des méthodes sont indispensables à l’approche de cette pratique. L’unité pédagogique proposée ici tentera de se familiariser avec le monde administratif, la rigueur et les délais relatifs à cet exercice. Par ailleurs, la commande permet d’envisager des projets artistiques ambitieux ou monumentaux, mais toujours avec le souci de leur faisabilité et de leur budget. Le sens de la proposition est aussi un élément décisif pour le jury de sélection auquel il faudra se confronter à l’écrit et à l’oral. Les propositions sur lesquelles nous travaillerons sont ancrées dans des situations réelles. Il s’agira en effet de répondre à des attentes très concrètes et formulées de deux commanditaires : la SNCF, pour la gare de Conflans-Sainte-Honorine, et la Ville de Conflans-Sainte-Honorine pour un passage souterrain reliant la gare à une placette.

POISSY TV – ATELIER VIDEO EN MILIEU CARCERAL 

Gallien Déjean 
En collaboration avec l’atelier vidéo.
Avec la participation de Victor Zebo, Pascaline Morincôme, Mathis Collins.
En partenariat avec le SPIP 78, la Maison centrale de Poissy et Treize.

Ancien couvent de religieuses ursulines, la maison centrale de Poissy, située dans le centre historique de la vieille ville, accueille des détenus condamnés à de longues peines. En partenariat avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation des Yvelines (SPIP 78), l’ENSAPC propose la constitution d’un atelier de production audiovisuelle autogéré, réunissant détenus et étudiant-e-s. L’objectif de ce projet est de créer un atelier d’autoformation audiovisuelle, technique et théorique, au sein de la Centrale de Poissy permettant aux participant-e-s de se familiariser avec les différentes phases de production (écriture, tournage, montage, etc.) tout en resituant les enjeux de la vidéo dans un contexte historique. Ce projet s’appuie, avec l’aide des intervenant-e-s Victor Zebo, Pascaline Morincôme et Mathis Collins, sur la définition et la production collective d’un dispositif de tournage évolutif permettant de produire aussi bien des courts-métrages de fictions que des documentaires, des reportages, des sketchs, des émissions. En raison des règles de contrôle et de sécurité énoncées par l’administration pénitentiaire, l’atelier devra utiliser le matériel audiovisuel prêté par l’institution. Ce matériel est exclusivement analogique et/ou obsolète afin de permettre à l’administration de contrôler la sortie des images et des sons qui sont réalisés à l’intérieur de la prison. Ce format vintage imposé est une spécificité technique qui, parmi de nombreuses autres règles, témoigne d’une problématique – celle de la contrainte –, inscrite formellement au cœur même de ce processus de création collaborative. Cette dialectique de la contrainte sera l’une des pistes de réflexion qui nourrira la pratique de cet atelier.

PORTBOU-LA-PARCELLE 

Alejandra Riera
En collaboration avec l’atelier son et l’atelier édition.
En partenariat avec la Fondation Angelus Novus, la Municipalité de Portbou et la Chaire Walter Benjamin de l’Université de Girona.
Avec la participation de Laurence Vidil, Stéphane Cormier, Nathalie Raout, David Poullard.

Au cours de ces deux dernières années, nous avons arpenté la parcelle : un morceau de terre avec des arbres, plantes, trois terrains de tennis et un parking, une terre au bout du bout, de l’autre côté, avec son histoire et sa lumière propres. Pendant deux ans, des étudiant-e-s ont foulé, touché, approché, rendu vivant cet îlot par leurs propositions et gestes forts. De ces moments émergent des traces qui, comme un tissage des relations, constituent déjà une documentation sensible, visuelle et sonore importante. L’année qui vient sera la dernière pour cette terre « à l’air libre » telle que nous l’avons connue et vécue. Nous vous proposons alors de recueillir les dernières traces, empreintes, signes, paroles afin de documenter et rendre présent ce fragment de vie temporelle au devenir suspendu, et de se concentrer sur une publication qui donnerait à voir de ce qui a compté pour nous. Ceci pose la question de ce que c’est que de rendre visible les lieux invisibles. Dans cet élan nous pourrons imaginer un pont avec la ville de Portbou, lieu imprégné d’exil, lieu oublié, entre deux pays, et qui pourrait être aussi une parcelle de terre et de mémoire qui doit encore être entendue. Perchée au sommet d’une colline donnant sur une baie, c’est la dernière destination du philosophe Walter Benjamin fuyant le nazisme et où il aurait caché dans une mallette aujourd’hui disparue un dernier manuscrit inachevé, probablement ses thèses sur le concept d’histoire. Comme le rappelle Nathalie Raoux, pour W. Benjamin « la recherche historique est indissociablement « sauvetage ». « À la mémoire des sans-noms est dédiée la construction historique ». Cette citation est reprise sur le monument de Portbou à sa mémoire.